Les Cree
« Eeyou Astchee » signifie « Notre Territoire ».
Les Cree font parties des premières Nations Amérindiennes d’Amérique du Nord. Ils se situent principalement au Québec et en Ontario.
Au Québec, les Cree vivent dans neuf communautés, au nord du 49e parallèle, dans la grande région de la Baie-James.
Chacune de ces communautés a un caractère particulier qui provient de son environnement physique et de son architecture. Mais toutes sont situées proches de majestueux lacs ou rivières. Certains villages se situent le long des côtes de la Baie-James les autres à l’intérieur des terres.
Les villages de la côte.
Waskaganish se trouve au creux de la baie de Rupert, au confluent des rivières Nottaway, Broadback et Rupert. Établie en 1670, Waskaganish est la plus ancienne des communautés cries. On trouve à proximité un site traditionnel de campement, de chasse et de pêche, NUNTIMESAANAAN (Smokey Hill). Jadis, on y fumait les poissons. Aujourd’hui on s’y rend pour participer à des activités culturelles.
Eastmain a été le deuxième village crie à être implanté vers 1685. Il est situé à l’embouchure de la très longue rivière Eastmain, qui fait 700 kilomètres avant de se jeter dans la baie James. C’est aussi le village le moins peuplé.
Wemindji est situé sur les rives de la baie James, à l’embouchure de la belle rivière Maquatua. C’est
un village en plein essor.
La construction du barrage hydroélectrique Robert Bourassa et son ouverture en 1981, a forcé la population crie qui vivait sur l’île du Fort George à déménager. Les maisons et même l’église ont été transportées par barge sur la rive de la baie James où se situe actuellement le village de Chisasibi. Aujourd’hui, Chisasibi possède un centre commercial, un hôpital et un centre communautaire très important.
Plus au nord, on trouve le village de Whapmagoostui construit sur les rives de la baie d’Hudson, à l’embouchure de la Grande rivière de la Baleine. Elle est adjacente à la communauté Inuit de Kuujjuarapik. On y accède uniquement par avion ou bateau, car aucune route ne relie cette communauté au réseau routier du sud.
Les villages de l’intérieur des terres.
Waswanipi a été implanté sur son site actuel en 1969. C’est le village situé le plus sud, juste en bordure de la route 113, qui conduit vers Chapais ou Senneterre.
Oujé-Bougoumou, est le plus récent des villages, érigé en 1992. Son architecture et ses installations très avant-gardistes de chauffage à eau chaude dans les maisons et les édifices lui ont valu un prix de l’ONU, en 1995. Ce prix récompense le fait d’avoir réuni dans un même projet les valeurs traditionnelles et les avantages de la vie moderne dans un village autochtone.
Mistissini surplombe le lac Mistassini, la plus grande étendue naturelle d’eau douce du Québec, véritable mer intérieure.
À Nemaska, établi en 1978, l’architecture du centre administratif du Grand Conseil des Cris du Québec, rappelle la forme d’une oie. Le village est situé proche du magnifique lac Champion.
L’on retrouve également des cris dans les villes de l’Abitibi comme Val d’Or, Matagami, Chapais. Ils tiennent souvent des commerces. La population crie, au Québec, s’élève à plus de 12 000 personnes dont 60% ont moins de 20 ans. Les jeunes sont considérés comme une grande force de leur avenir.
« La rivière RUPERT » Dans la région de la Baie James au Québec
ENTENTE DE PRINCIPE CRIS-QUÉBEC: DU NOUVEAU – Depuis la date de sa signature le 11 novembre 1975, la Convention de la Baie James et du Nord Québécois (CBJNQ) a bien changé, notamment par l’ajout de conventions complémentaires qui ont presque fait doubler de volume un document initial qui comportait déjà quelque 500 pages.
Une nouvelle entente de principe, négociée en catimini et annoncée conjointement le 23 octobre 2001 par le Gouvernement du Québec et le Grand Conseil des Cris du Québec, jette les bases de ce qui pourrait bien devenir la convention complémentaire la plus importante de l’histoire des relations Cris-Québec.
Alors qu’on laisse croire à une « Paix des Braves » et au début d’une nouvelle ère dans les relations Cris-Québec, des hommes et des femmes des communautés cries et jamésiennes, du Québec dans son ensemble, du Canada travaillent déjà à éviter la pire des conséquences de l’entente Cris-Québec: le détournement de la rivière Rupert et l’aménagement d’une nouvelle centrale hydroélectrique sur la rivière Eastmain. Regroupés sous la bannière de Révérence Rupert, ces hommes et ces femmes entendent faire savoir pourquoi il y a plus à perdre qu’à gagner dans cette convention dénaturée par le sacrifice d’une des dernières grandes rivières vierges de la Terre.
Les fondateurs de la coalition née à Chibougamau, municipalité Jamésienne voisine des communautés cries, ont suivi avec indignation la campagne d’information superficielle et coercitive menée à toute vapeur par le Grand Conseil des Cris. La moitié de la population crie, en guise de désapprobation, a d’ailleurs choisi de boycotter le référendum. Même cette façon typiquement crie d’exprimer le désaccord a été utilisée contre eux. De plus, de nombreuses irrégularités ont gravement miné la légitimité du processus, selon les dires de membres des communautés cries que nous avons récemment rencontrés:
1/ texte de la question variant d’une communauté à l’autre
2/ référendums tenus à des dates différentes dans chaque communauté;
3/ dévoilement des résultats entre les scrutins;
4/ non-respect du délai de 10 jours pour l’affichage des préavis de consultation publique;
5/ manque d’objectivité dans les informations livrées lors des consultations;
Qui est Révérence Rupert – Origine
Révérence Rupert est un organisme à but non lucratif fondé en octobre 2001 par des hommes et des femmes impliqués dans leur milieu et profondément convaincus qu’il y a beaucoup plus à perdre qu’à gagner dans de nouveaux aménagements hydroélectriques sur le territoire d’Eeyou Istchee / Baie James. Ses administrateurs, collaborateurs et sympathisants comptent des Jamésiens et des Cris, mais aussi des Québécois d’autres régions, des Canadiens d’autres provinces, des Américains et des Européens. Leur point commun: un solide attachement, à la fois rationnel et bien senti, à l’endroit des rivières nord-québécoises.
Mission À l’égard des merveilles naturelles que sont les rivières nord-québécoises, Révérence Rupert s’engage à la protéger leur intégrité, promouvoir leur beauté et en faire partager les vertus, en vertu des trois principes directeurs suivants:
Cultiver un esprit de révérence Maintenir une vigie tous azimuths Rayonner par l’action et la communication
Pour ma part et pour connaître parfaitement la région de la Baie James ainsi que les Cree, pour y avoir séjourné plusieurs années à Chisasibi et connaître les problèmes d’identification à leur culture, il est urgent de faire découvrir les problèmes que cette magnifique région rencontre face, une fois de plus, à l’unique raison de ces mégas Multinationales de connivence avec les gouvernements et les banques.
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Pour aller à la Baie James
En 1986, l’ouverture de la route de la Baie-James, la Trans-Taïga, a considérablement diminué l’isolement des villages cries. Cette route, longue de 690 kilomètres entre Matagami et Chisasibi, constitue un élément de changement important dans le mode vie des Cris. Les échanges avec l’extérieur sont, depuis, beaucoup plus faciles et importants. Les Cris voyagent en avion, par l’intermédiaire de leur compagnie Air-Creebec et en auto.
Températures
En janvier, les températures moyennes varient de moins 30° C à moins 16° C, alors qu’en juillet, elles sont entre 8° C et 19° C.
Le sol et les cours d’eau peuvent commencer à geler à partir d’octobre et, souvent, ne dégèlent pas avant le mois de mai. La neige est abondante, mais souvent balayée par des vents violents, le blizzard, surtout sur la côte
Par contre, en juillet, à Waswanipi, à Mistissini, les moustiques sont présents.
Le cri, une langue syllabique
La grande majorité de la population Cri parle la langue crie à la maison et dans les communautés. L’anglais est également utilisé comme langue seconde. Dans la plupart des villages, le français est la troisième langue qui gagne en popularité dans les écoles. Ainsi, les jeunes pourront communiquer davantage avec les non-autochtones Cela facilitera beaucoup, dans l’avenir, le commerce, le travail, les négociations et l’amitié !
Plusieurs organismes s’occupent de sauvegarder la présence et la qualité de la langue crie. Le Centre d’éducation culturelle crie de la Baie-James enregistre des légendes et publie des livres en cri. Les conseils de bande favorisent de plus en plus l’utilisation du cri comme langue de travail dans les communautés. Le centre d’éducation des adultes SABTUAN offre des cours de perfectionnement de l’habilité à écrire et à lire en crie. Il ne faut pas oublier que la plupart des adultes ont étudié en anglais dans des pensionnats ou des écoles du sud du Québec parce qu’il n’y avait pas encore d’écoles cries dans les villages. Selon des études linguistiques, la langue crie est l’une des trois langues autochtones, avec l’Inuttitut et l’Ojibway, susceptibles de survivre au Canada.
La scolarité
À partir de 5 ans, les élèves vont à l’école de leur communauté, qu’ils fréquentent en principe jusqu’à la fin du secondaire. Dans toutes les communautés, il parle uniquement la cri à la pré-maternelle et à la maternelle. Cependant un projet de la commission scolaire crie prévoit que, très prochainement, tous les élèves feront les trois premières années primaires uniquement en langue crie. À partir de la 4e année du primaire, les parents choisiront entre l’anglais et le français comme langue d’enseignement. Mais les élèves continueront d’avoir des cours de langue et de culture cries. Chaque semaine, tous les élèves passent du temps à découvrir le mode de vie traditionnel des Cris. Dans les grands ateliers, les garçons fabriquent des raquettes, des traîneaux et des toboggans. Ils apprennent aussi à travailler le bois. De leur côté, les filles s’initient à l’artisanat en travaillant des mocassins, mitaines brodés.
Les fêtes et les jeux font aussi parties des distractions des Cris et des jeunes. Tournoi de hockey, de balle molle. Mais le hockey est le sport favoris pour beaucoup. Des tournois inter-villages sont organisés chaque hiver et les familles se déplacent dans les villages pour aller soutenir les jeunes. En été ils font également des concours de canot. Chez les autochtones, il y a un très grand nombre d’artistes. Peintres, sculpteurs. Ces oeuvres représentent souvent la nature et les animaux. Ils sculptent aussi bien le bois que la pierre stéatite. L’outarde est très souvent honoré dans les sculptures en bois de cèdre.
Les peintres utilisent l’huile ou l’acrylique. Leurs peintures sont vendues dans des galeries aussi bien à Montréal que Toronto.
Les grands-mères sont de véritables artistes de la broderie. Elles brodent aussi bien les mocassins, les mitaines, les bottes de motifs très colorés.
La fabrication des raquettes se fait en bois de frêne. Souple et très solide. Deux formes, soit ronde ou pointue. L’intérieur est tressé avec du cuir d’orignal. Ce sont les raquettes en babiche.
Et puis internet…
La télécommunication est une merveille pour les EEYOU. Après la télécopie, les Cris sont déjà à l’heure d’internet. Une entreprise de Wemindji offre même le service de réseau. L’intégration des nouvelles technologies se fait progressivement et aura une répercussion importante dans l’ouverture des cultures.
Chaque village a aussi une radio locale qui émet toute la journée la vie du village et de la musique. C’est un lien pour beaucoup de famille.
La nation Cri a son propre magazine « The Nation » qui existe depuis 1994. Il est bimensuel et tire à environ 7000 exemplaires.
Lexique
AMISKW : Castor
ASKUSTUWAAN : Restes de nourriture
ASTCHIIUGAMIKW : Tipi réservé à la préparation et à la cuisson de la viande des bois
BANDE : Historiquement, l’expression « bande indienne » désigne les collectivités.
BANIK : Pain que les autochtones fabriquent avec de la farine, de la graisse, du sel, du bicarbonate de soude et de l’eau.
BODDEN : Pâte à gâteau qui cuit lentement dans une poche de tissus.
CHISHEINUU : Aînés
EEYOU : Homme en langue crie. Désigne les Cris.
EEYOU ASTCHEE : Notre territoire.
GEEWATAU : Fête crie célébrée en juillet à Waswanipi.
IINAAIHKUNAAU : Banik en langue crie.
IINIMIICHUWAAP : Tipi
IINTAAPAANAASKUCH : Traîneau en bois.
KOKOM : Grand-mère
MEEKWECH : Merci.
MOKACAM : Festin composé de plats traditionnels à base de viande des bois et de mets comme la dinde et les canneberges en sauce.
OJIBWAY : Langue autochtone.
WAACHIYE : Bonjour tout le monde.
WAASTESKUN : Aurores boréales
Dans ces quelques lignes, j’ai voulu vous parler des Cris. Cela fait quatre ans que je les côtoie et j’ai parmi eux de très bons amis comme Bobby de Chisasibi, Sam de Peawanuck.
J’espère que vous avez pris plaisir à lire cette page. Faite moi part de vos commentaires.
Vous pouvez aussi découvrir ou relire la Nation des Attikameks. avec qui j’ai vécu pendant trois ans au village d’Obedjiwan.
Contact : info@frbeiger.com
Toponyme officiel | Signification | Population | Superficie |
Chisasibi | La Grande Rivière | 3090 hts | 1 309,56 km2 |
Eastmain | Terre à l’est de la baie James | 557 hts | 489,53 km2 |
Mistissini | Grosse roche | 2990 hts | 1 380,43 km2 |
Nemaska | Là où le poisson abonde | 449 hts | 152,80 km2 |
Oujé-Bougoumou | Lieu de rendez-vous | 700hts | |
Waskaganish | Petite maison | 1989hts | 784,76 km2 |
Waswanipi | Lumière sur l’eau | 1415 hts | 598 km2 |
Wemindji | Montagne de l’ocre | 1150 hts | 512,82 km2 |
Whapmagoostui | Baleine blanche | 632 hts | 316,20 km2 |