Transalpes – étape 5
Vendredi 9 février :
Départ de Val des Prés vers les Drayères pour franchir le col de Névache (2794m.) puis descendre sur Valmeinier (bivouac)
Très belle étape. Un régal pour mes compagnons à quatre pattes et moi-même. Longue et difficile tel peu être résumé ce périple de 60 kilomètres.
Après un départ à 8h 32, on se dirige vers le village de Névache tout en longeant une rivière qui me rappelle celles du Canada que j’ai l’habitude de traverser. Quelques faux plats, le soleil qui pointe son nez sur les hauteurs le décor est mis pour rallier Valmeinier.
Après avoir franchit Névache et croisé un attelage de Malamutes et son Musher qui ballade des touristes, on commence à attaquer les premières pentes qui vont nous mener aux Drayères.
Quelques lacets et dévers, une bonne heure après nous voilà en vu du refuge des Drayères sous un temps de plus en plus dégagé. Les « Gamins » sont véritablement rentrés dans le vif du sujet. Ganac et Inlet, toutes deux en tête sont d’une très grande efficacités.
Halte aux Drayères pour savoir si véritablement le col de Névache passe sans problème. On attend la venue des pisteurs partis en reconnaissance avec des motoneiges. Peut de temps par après, une pétarade au sommet sur ma droite, et deux motoneiges qui dévalent la pente dans un Schuss.
– Ok. Ça passe.
Merveilleux ! Me dis-je, intérieurement. On va pouvoir vivre cette étape qui doit être pour moi grandiose, avec un décor haute montagne.
J’attaque les premiers lacets et un raidillon d’à peine 200 mètres puis une descente en direct avec un virage en dévers sur la droite. Un coup sur le frein, Ganac et les autres franchissent un petit pont et avec la longueur de mon attelage je me retrouve dans un torrent le traîneau bascule et j’en perds mon bonnet Inuit. Je laisse un souvenir de Nunavik 99 sur les hauteurs des Drayères. Quel beau lien que ce souvenir entre Nunavik 99 et la Trans-Alpes PEV 2001.
Par la suite, une série de montées et de descentes pour nous mener au pied du fameux col de Névache qui cumul à 2790 mètres. Un petit vent de blizzard me rappelle que là aussi les conditions sont parfois rustiques.
Mais la cerise sur le gâteau, ce sont les derniers 100 mètres de ce col. Un raidillon de plus de 60 % de pente !
Vingt minutes pour franchir 100 mètres, Vous pouvez vous imaginer le travail que mes Gamins et moi-même avons eu à faire pour arriver au sommet. Par moment le poids du traîneau fait reculer tout l’attelage et de mon mieux je dois d’abord faire des marches avec mes bottes, puis prendre appui et donner un coup de rein tout en encourageant mes Gamins.
– Allez Ganac ! Allez Lugalik ! Devant !
Cinquante centimètres de gagnés.
Ainsi pendant vingt minutes on se bat avec la montagne pour l’amadouer, la caresser, pour finir à passer ce sommet qui restera graver dans la mémoire des mes Gamins et la mienne. On bascule de l’autre côté et une grande descente s’ouvre devant nous. Mais une descente toute aussi folle que la montée que l’on vient de faire. Même pourcentage mais à fond pour mes Gamins. Résultat : deux tonneaux, Kayak prise dans sa ligne de trait.
Là encore des souvenirs traversent ma mémoire, la traversée de la banquise entre Tasiuaq et Aupaluk. Des blocs de glace d’une hauteur parfois de trois mètres
– Allez les Gamins !
On reprend notre descente vers une cabane où l’étape se fini, dans un premier temps, pour attendre les autres concurrents. Puis c’est en convoie et aidé des pisteurs de la station de Valmeinier, qui ont fait un travail extraordinaire, pour nous ouvrir et nous accompagner jusqu’à la station même.
Là, fort sympathiquement, Yann le directeur de l’officie du Tourisme, nous attend et nous offre un accueil chaleureux accompagné de boissons chaudes et de fruits.
Une formidable étape qui, pour mes Gamins, restera un Grand moment.
Merci mes Gamins….