Histoire de la Nouvelle France – Chapitre 1
Chapitre 1 : Les premiers Européens arrivent
Bien que les récits d’histoires sur la découverte de l’Amérique du Nord diffèrent souvent, il ne fait aucun doute que des marins Vikings atteignirent le continent du Nouveau Monde vers l’an 1000 après Jésus Christ (J.C.) et essayèrent, sur une période de plus de dix ans, d’étendre à l’ouest la colonie du Groenland fondée par Éric le Rouge. Des vestiges archéologiques de cette tentative de colonisation furent trouvés à l’Anse aux Meadows, au nord de Terre Neuve (Ingstad 1971).
Après avoir observés les Vikings, les Amérindiens leur apportèrent des paquets de zibeline et divers autres fourrures pour les échanger contre des armes en métal et des tissus. Les Vikings refusèrent de leur donner des armes. Mais les autochtones acceptèrent quand même les tissus et également du lait en échange (Quinn 1979).
Par après, les autochtones et les Vikings se disputent, on ne sait pourquoi, et l’opposition des Amérindiens força les Vikings à abandonner la colonisation de l’Amérique du Nord. Mais, ils continuèrent à faire du commerce avec les Inuit dans le nord de l’Arctique, pendant plusieurs siècles (McGhee 1982).
Par la suite, les premiers contacts entre les Européens et les peuples autochtones, à la fin du XVe siècle, étaient précédés par une importante exploration commerciale des Portugais, durant plus d’un siècle. Financés par Gênes, ils cherchèrent à être les premiers à trouver et exploiter de nouvelles richesses d’or et de terres fertiles. Ils essayèrent également de découvrir le passage les menant aux épices de l’Orient (Wallerstein 1974).
En 1474, l’italien Paolo Toscanelli conseilla de chercher plus à l’ouest dans l’Atlantique. C’est cette théorie qui inspira son compatriote Giovanni Cabot de découvrir l’extrémité nord-est de l’Amérique du Nord.
Dès le XVIe siècle, on vit, en Europe de l’Ouest, une augmentation très importante de productivité et la création de compagnies qui accumulent des capitaux pour les investir dans l’achat de navires, de marchandises et équipement, pour financer l’exploration outre-mer. Dans l’espoir de réaliser des profits commerciaux et d’exploiter des ressources naturelles, la présence Européen s’activa et devient rapidement continue en Amérique du Nord. Avec un renforcement du pouvoir royal, les rois encouragent les entreprises susceptibles de leur rapporter de grands profits. Ainsi la découverte du Nouveau Monde allait permettre à de nombreux nobles appauvris de se rebâtir une fortune.
Dès les années 1530, les Européens ont du se rendre à l’évidence qu’il n’existait aucun passage menant à l’océan Pacifique, entre le détroit de Magellan et l’île du Cap Breton. De plus, le froid et les glaces rendaient impraticable le passage du Nord-Ouest. Il ne restait donc plus que le golfe du Saint Laurent, dernier espoir pour tous ces gens, de trouver une voie navigable. C’est ainsi, qu’en 1534, un malouin, Jacques Cartier grand navigateur, fut chargé par le roi François 1er de trouver un passage vers l’Orient ou du moins des terres, gisements et mines que les français pourraient exploiter. Il se disait que Jacques Cartier avait déjà visité le Brésil où il aurait rencontré les Tupinambas, peuple féroce avec qui les français faisaient le commerce de bois du Brésil (Dickason 1984). Lors de son premier voyage dans le Saint Laurent, Jacques Cartier emporta avec lui une provision de babioles destinés aux autochtones qu’il rencontrerait sur son passage. Ces objets étaient peu coûteux et de qualité inférieure à ceux qu’il échangeait contre les fourrures. Les hommes d’équipage du navire de J. Cartier connaissaient-ils le détroit de Belle-Isle ainsi qu’une majeur partie du golfe du Saint Laurent puisque Cartier emprunta un chemin direct pour s’y rendre ? Jacques Cartier avait également la mission de tracer la carte de la région.
Dans la baie des Chaleurs, qui se situe au sud de la Gaspésie, Jacques Cartier fait la rencontre d’une grande assemblée de Micmac avec lesquels il commerça (Biggar 1924). Ces Amérindiens de cette région, qui sont avant tout des pêcheurs, ne devaient pas voir des navires européens bien souvent. Ils insistèrent pour faire du troc avec l’équipage du navire Jacques Cartier. Cette Nation Amérindienne est toujours présente de nos jours, dans la région de la Gaspésie au Québec et au Nouveau Brunswick. J’y reviendrai dans un prochain numéro pour vous la présenter. Il est fort possible que ces mêmes Micmac aient déjà commercé avec des pêcheurs européens installés à l’île du Cap Breton.
Plus au nord, Jacques Cartier, rencontra un groupe de la tribu des Iroquoiens du Saint Laurent, venu du village de Stadaconé (Québec) pour pêcher le maquereau le long de la péninsule de Gaspé. Leur chef, du nom de Donnacona, devient par la suite très connu et joua un rôle très important dans les relations entre les européens et les Autochtones. Cartier, avant de quitter les lieux, s’empara de deux adolescents indiens, fils de Donnacona, pour les utiliser comme guides et interprètes pour d’éventuels autres voyages. Donnacona, ne pu les délivrer et surtout troublé du fait que Cartier ne laissait aucun jeune en échange, selon la coutume, se résigna d’accepter les présents que Cartier lui remettait. Donnacona devait penser que J. Cartier lui les rendrait l’année suivante et il espérait surtout conclure une alliance avec les français ce qui lui assurerait l’accès aux marchandises européennes.
Par la suite, J. Cartier, en naviguant près de l’extrémité orientale de l’île d’Anticosti, découvrit un passage qui menait dans la direction de l’ouest. En discutant avec les deux jeunes Amérindiens captifs, J. Cartier apprit que ce passage permettait de naviguer très loin vers l’Ouest. Il ne savait, bien sûr, qu’il venait découvrir le fleuve Saint Laurent. il pensait avoir trouvé la route vers l’Orient.
C’est en revenant l’été 1535, avec trois navires et suffisamment de provisions pour y passer l’hiver, que J. Cartier, en remontant le Saint Laurent, a du se rendre à l’évidence que ce n’était qu’un fleuve et non un bras de l’océan.
Lisez la suite au Chapitre 2 : La remontée du Saint Laurent
Bibliographie :
- Ingstad, Helge 1971 : « Norse Sites at L’Anse aux Meadows »
- McGhee, Robert 1982 : « Possible Norse-Eskimo contacts in the Eastern Arctic »
- Wallerstein Immanuel 1974 : « The modern World System
- Dickason 1984 : « The Myth of the Savage and the Beginnings of French colonialism in the Americas »
- Biggar H.P. 1924 : « The voyages of Jacques Cartier »